30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 17:23

En 1794, la confrérie des Jardiniers de Cavaillon, vouée à Sainte-Marie-Madeleine, cesse toute activité. C’est 40 ans plus tard, en 1834, qu’apparaissent les premières traces de sa probable « héritière naturelle » : la confrérie de Saint-Eloi.

 

Prieurs et confrères

 

Au commencement, la confrérie compte 6 prieurs (2 par quartier : Cabedan, le Grès plus la ville, le Plan), assistés d’un trésorier, ce conseil étant présidé par le curé de la paroisse. Dix ans plus tard, en 1844, elle édicte ses premiers statuts qu’elle fait peindre sur un « grand tableau », dans la chapelle dédiée au saint, à la cathédrale.


Les prieurs de Saint-Eloi siègent au banc de l’œuvre et quêtent après l’office. A l’approche de la fête, ils  organisent une quête itinérante à travers ville et terroir : quête en nature (blé et cocons) et en argent (vente de pains bénis et, à partir de 1870, d’images imprimées à l’effigie du saint). Les prieurs ont en charge l’entretien et l’embellissement de la chapelle, ainsi que l’organisation de la fête, le 30 juin, jour de la saint-Eloi. Les fonds en excédent après la fête sont versés à la Caisse d’Epargne et destinés à parfaire la décoration de la chapelle. Celle-ci sera dotée d’un autel au beau décor d’outils agricoles et de produits qui font alors la richesse du terroir : melon bien sûr, vigne, artichauts et, moins attendus, chardons cardères.

 

De plus, la confrérie acquiert une bannière (la « bandiere ») de procession, des chandeliers d’albâtre, fait réaliser une statue du saint en bois doré, et, plus quotidiennement, fleurit et illumine son autel.


La fête de Saint-Eloi à Cavaillon


Si l’existence d’une charrette est attestée dès 1835, on possède peu de détails sur sa décoration ou son parcours. On peut supposer que les prieurs y prenaient place avec la statue du saint et sa bannière.

 

Cette charrette, probablement garnie de végétaux et fruits du terroir, était tirée par un ou plusieurs chevaux de trait. Accompagnée d’un tambour et de musiciens, elle devait effectuer un tour de ville, avec un arrêt devant la cathédrale où se célébrait la messe. A l’issue de celle-ci, les pains bénis (pains au sucre pour les hommes mais pains grossiers pour les bêtes de somme, censés protéger ces dernières des maladies) étaient distribués sous le cloître. En début ou en fin de cortège, on faisait « tirer les boîtes » par le pétardier. Enfin, un dîner réunissait les confrères.

 

Jusqu’en 1851, deux ou trois bals étaient organisés et financés par la confrérie : l’un en ville et le ou les deux autres en campagne (à Cabedan et au Plan). Parfois même, l’un de jour, l’autre de nuit. Après une interruption de quelques années (dont on ne connaît pas la cause), la confrérie est rétablie en 1858 selon des règles fermement suggérées par le curé et toutes centrées sur la fête religieuse : les prieurs s’engagent ainsi « à ne plus contribuer en rien à la fête profane et, par conséquent, à n’organiser ni ne favoriser aucun bal. » La suppression de la fête populaire sonna-t-elle le glas de la confrérie ? Les traces de son existence s’amenuisent pour finalement disparaître en 1883.

 

Archives municipales de Cavaillon

Source : Archives départementales du Vaucluse

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